5ème dimanche de carême
« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. »
5ème dimanche de carême, déjà !
Mais quel carême !! Un milliard de malades….plus de 24.149 morts dans le monde….et nous sommes tous isolés, confinés….sans messe, sans Eucharistie ; des familles séparées, isolées, les plus pauvres encore plus pauvres seuls et abandonnés…. Nous vivons une période apocalyptique. Cela m’évoque la vision d’Ezéchiel : « La main du Seigneur se posa sur moi, par son esprit il m’emporta et me déposa au milieu d’une vallée ; elle était pleine d’ossements. Il me fit circuler parmi eux ; le sol de la vallée en était couvert, et ils étaient tout à fait desséchés. » (Ezéchiel 37,1-2)
Mais le carême ne se termine-t-il pas par Pâques ?
Le texte du prophète continue : « Alors le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? » Je lui répondis : « Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais ! » Il me dit alors : « Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur : Ainsi parle le Seigneur Dieu à ces ossements : Je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez.
L’évangile de ce 5ème dimanche est la réponse du Christ à nos attitudes en ces jours de confinement et d’angoisse, la vision d’Ezéchiel prend tout son sens. Devant l’annonce de la maladie de Lazare les apôtres ne s’inquiètent pas au début, mais à l’idée de « retourner en Judée » ils ont peur pour eux et pour Jésus ; lui leur parle de prudence et d’espérance : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. » Ces conseils de prudence nous concernent aujourd’hui !
En contradiction avec l’attitude bravache et téméraire de l’apôtre Thomas : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » Nombreux sont ceux qui prennent des risques inconsidérés en ces jours ! La seule attitude c’est celle de Marthe : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Elle prie, elle a confiance.
Et bien plus encore : « Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Elle a la foi ! Ici les rôles sont inversés ; Marthe qui ne s’occupait que de cuisine et de service, prend tout en main, va chercher sa sœur Marie en pleurs et l’envoie au Christ : « Le Maître est là, il t’appelle. » Une manière de l’inviter à son tour à la prière, à la confiance….Le Christ en s’adressant aux deux sœurs s’adresse aussi à nous : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
La foi, c’est la condition pour entendre et voir : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » Comme Lazare sortit du tombeau, comme Jésus-Christ est ressuscité le jour de Pâques nous sortirons vainqueurs :
« Dans la nuit ton peuple s’avance, libre, vainqueur !
Voici maintenant la Victoire,
Voici la liberté pour tous les peuples,
Le Christ ressuscité triomphe de la mort.
Ô nuit qui nous rend la lumière,
Ô nuit qui vit dans sa Gloire le Christ Seigneur ! (Exultet)
La vision d’Ezéchiel se réalisera encore en nos jours : « Adresse une prophétie à l’esprit,
prophétise, fils d’homme. Dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents,
esprit ! Souffle sur ces morts, et qu’ils vivent ! » Je prophétisai, comme il m’en avait donné
l’ordre, et l’esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds. »
Alors, prière, confiance et foi, sans oublier la solidarité avec tous nos frères et sœurs
qui souffrent :
« Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. » (Ps.22)
Alors, nous pourrons reprendre en chœur l’annonce des anges à Noel : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » En ajoutant « Christ est ressuscité Alléluia ! » Avec lui nous vivons !
Diacre Philippe
